Biographie

villepinte rencontre femme célibataire Camargo L’hypothèse de l’inconscient.

imaginatively PORTRAIT BRIGITTE PFSommes-nous toujours conscients ? Quels sont les éléments constitutifs de notre identité ? Qu’est-ce qui entre dans la conscience ? Qu’est-ce qui n’y entre pas ? L’esprit garderait-il une part obscure ? Cette part obscure, serait-elle précisément ce que l’on désigne par le terme d’inconscient ? Brigitte Aliot explore dans sa peinture ces marges du champ de conscience, ces lieux inconnus, ces endroits où dans l’obscurité, se dessinent probablement des constructions qui nous échappent. Sa science s’élabore autour de l’idée que les phénomènes inconscients ne sont pas des habitudes résiduelles, ou juste une sorte d’inertie de la pensée dans la matière, mais qu’ils sont au contraire organisés de l’intérieur par une intention et un désir qui nous échappent. Partant de ce postulat, il s’agit pour l’artiste de convoquer l’architecture dont les références familières et rassurantes, lui permettent d’envisager un possible plan, une potentielle représentation figurative de ces phénomènes. Se forment alors sous nos yeux une sorte de cartographie imaginaire, des réseaux denses, des tissus devenus métaphoriquement urbains, collectifs, composés de friches, de ruines, de petits espaces qui s’entrecroisent, se ferment les uns aux autres, se quittent, se répondent, comme vus d’en haut. Elle vient nous guider dans ces entrelacs outrageusement géométriques par des schémas techniques sur ces mécanismes qui sont à l’oeuvre lorsque nous pensons ou agissons. Comment discerner l’action de l’inconscient ? En repérant tout ce qui dans le comportement relève de l’automatisme. Tout ce qui se pense, se dit, se fait ou se peint dans la pulsion et dans l’inattention, dans l’absence. Ainsi en est-il de la peinture de Brigitte Aliot, automatique, émotive, distancée, nuancée, et pourtant si cartésienne. Tous les paradoxes du moi et du sur-moi se trouvent là, alignés sagement mais vigoureusement, en noir et en blanc, généreux en matière, en chair et en finesse, emprisonnant le sujet, réprimant son désir dans un processus a-priori incontrôlable. Ses toiles nous entrainent dans le labyrinthe originel de la pensée, de l’ego et de la connaissance de soi comme s’il s’agissait d’une photographie prise par satellite d’une planète inconnue…

Pascale Geoffrois

ATELIER (4)